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La productivité au Québec - une tendance à renverser

Le Québec et le Canada sont en retard en termes de productivité par rapport aux autres pays industrialisés. Avec $60.15 de PIB produit par heure travaillée au Québec et $66.96 pour le Canada, nous nous trouvons donc derrière les États-Unis (82,03$), de l’Allemagne (87,38$) et la Belgique (93,43). Ceci sans compter que notre augmentation moyenne de la productivité ne se situe qu’à 0.9% par année, de 1981 à 2017 – soit le dernier rang des pays industrialisés. 

 Dans son bilan 2018 ‘’Productivité et Prospérité au Québec’’, le HEC souligne qu’en moyenne, 95% de la croissance économique observée au cours des 36 dernières années a été générée par des gains de productivité, et que le Québec a enregistré l’une des moins bonnes performances à cet égard. Par conséquent, l’écart s’agrandit entre notre niveau de vie moyen et celui des autres pays, et continuera de s’agrandir si nous n’améliorons pas notre performance. 

 Cette semaine, je vous propose de couvrir les facettes de la productivité que la crise peut nous apporter réflexion : 

  • Secteur manufacturier et l’automatisation 
  • La productivité dans toutes les sphères d’une entreprise 
  • La nouvelle réalité du recrutement  
 Passer des paroles aux actes 

 L’intérêt d’améliorer la productivité est présent parmi les entreprises, et supporté par des programmes gouvernementaux encourageant la R&D et l’innovation. 

Les résultats ne sont pas alignés avec les intentions, car toujours selon le bilan 2018 du HEC, le Québec investit en moyenne 28% de moins que le reste du Canada en équipements et matériel, et se trouve même à la queue des pays industrialisés. 

 Plusieurs entreprises bien connues ont eu du succès, dans différents secteurs d’activités. Que ce soit dans l’alimentaire (Sobeys avec leur centre de distribution à Terrebonne),dans la distribution industrielle (Lumen, Quincaillerie Richelieu) que dans les services logistiques (Wiptec), sans oublier Purolator et Amazon, toutes reconnues pour leur efficacité opérationnelle souvent acquise par la voie de l’automatisation. 

 Ce ne sont pas toutes les entreprises qui pourront en arriver à ce niveau d’automatisation. Toute amélioration doit être faite un petit projet à la fois, étape par étape, afin d’obtenir des résultats concrets avec le meilleur retour sur investissement (ROI) possible. 

 ‘’Il y a habituellement 3 éléments déclencheurs qui incitent les entreprises à améliorer leur productivité’’, selon Charles-Antoine Marcil, directeur de projets au Groupe GCL, cabinet conseil en Management spécialisé en Logistique et Supply Chain. ‘’Ils vivent une croissance importante nécessitant des changements, ils rencontrent des défis reliés à la pénurie de main-d’oeuvre ou désirent identifier les technologies qui leur permettront de mieux utiliser les ressources en place’’. 

 Pas seulement le secteur manufacturier 

 Le terme ‘’productivité’ est souvent relié au secteur manufacturier, à la production de masse. Pourtant, chaque membre d’une organisation contribue à l’efficacité d’une entreprise et peut apporter une facette qui rendra le processus plus ‘’lean’’. 

 Imaginez que la chaîne de vos processus, de vos fournisseurs jusqu’à vos clients, est une série de poulies, avec une corde qui les relie du début à la fin, et que cette corde présente des relâchements à certains endroits. L’identification des points de relâchement qui, une fois corrigés, apporteront une différence notable à l’ensemble du processus, seront donc considérés critiques et prioritaires. 

 Afin d’apporter des résultats durables, il faut avoir une compréhension claire de la situation actuelle, réviser les processus afin d’identifier les tâches sans valeur ajoutée, définir des indicateurs de performance reliés à des objectifs spécifiques, réorganiser le travail, et cibler les besoins de formation des employés. Le gouvernement a d’ailleurs créé un programme expressément pour encourager les entreprises à utiliser la période de la pandémie pour former leurs employés. 

 Parfois de simples solutions peuvent faire une grande différence. Exemple simple et concret d’un aspect souvent négligé : l’utilisation plus efficace d’outils informatiques communs en place (Microsoft Office, Suite Google, etc.) pouvant améliorer l’efficacité du flot de travail de façon notable. Sous-exploitées dans la plupart des entreprises, des fonctions intermédiaires et avancées peuvent apporter une performance accrue, une fois les utilisateurs formés adéquatement. À preuve, Microsoft Excel, couramment utilisé comme chiffrier de base et filtres, est un puissant outil avec l’utilisation des tableaux croisés dynamiques et macros. Peu d’investissement requis et retour rapide! 

 Selon Charles-Antoine Marcil, afin d’y arriver, les entreprises doivent adopter une vision long terme et prêtes à investir. Une alternative se présente également à travers l’établissement de partenariats stratégiques avec des entreprises qui ont déjà optimiser leurs processus. Par exemple, des entreprises qui font croitre leur commerce électronique utilisent les services d’un tiers pour les opérations logistiques afin de capitaliser sur l’expertise de ces derniers, gardant ainsi le focus sur leurs activités principales. 

 Le télétravail: Autrefois mal-aimé, dorénavant la clé? 

 Les entreprises n’ont pas eu d’autres choix que de mettre en place le télétravail durant la crise afin de continuer les activités tout en protégeant les employés, et réduire les risques de contamination. Des bénéfices concrets en sont retirés : moins de temps perdu dans le trafic, une qualité de vie améliorée, une meilleure balance travail-famille – tout en apportant une efficacité accrue grâce aux outils technologiques disponibles. 

 Afin de s’assurer de l’efficacité du télétravail, les attentes de l’employeur doivent être claires, supportées par des indicateurs de performance établis. Une révision des méthodes de travail des entreprises afin de s’adapter à cette nouvelle réalité pourrait ainsi entraîner des bénéfices plus importants que l’on peut le croire, autant d’efficacité que financier.  

 D’un point de vue recrutement, le télétravail permet du même coup d’élargir la géographie de recherche et d’aller chercher des talents qui autrement n’auraient pas été accessibles. 

 Selon un sondage réalisé par Indeed à la fin 2018 auprès de 500 employés et 500 employeurs canadiens, 60% des employés affirment que le télétravail est un critère important lorsqu’ils doivent choisir un poste, et 36 % des employés envisagent d’accepter un salaire inférieur contre la possibilité de travailler à distance. Les entreprises devront donc s’adapter à cette nouvelle réalité. 

 Des employés aux aptitudes différentes 

 Avec ces changements, les organisations devront s’assurer de bien communiquer aux responsables du recrutement les nouvelles aptitudes requises. Des nouvelles technologies nécessitent des compétences techniques différentes. Les dirigeants et gestionnaires devront être habiles dans la gestion du changement pour engager leurs équipes dans la transition, mais également pour favoriser une plus grande collaboration et assurer le succès pour gagner en productivité. Trouver des gens qui désirent apporter leur contribution au succès de l’entreprise par leurs idées dans une approche d’amélioration continue. 

 Plus que jamais, la productivité et l’efficacité devront être sur la liste des priorités de tous afin d’assurer la pérennité de nos entreprises. Ce ne sera plus un choix, mais une nécessité. 

 Comment les entreprises réagiront-elles, quelles seront les actions concrètes qui seront posées? 

Jusqu’à quel point seront-elles prêtes à investir – surtout que la crise actuelle aura laissé un impact significatif sur leurs finances? 

Quel sera le support des différents paliers de gouvernement, autre que financier, pour inciter les entreprises à prendre conscience et mettre des actions concrètes en place? 

Devrions-nous établir des cibles de performance en tant que province ou de pays afin de pouvoir suivre l’évolution à travers les actions concrètes qui seront posées? 

 Une chose est certaine : nous avons les ressources et les talents pour y parvenir. 

 

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