Jump

Blogue

Les biais cognitifs : réalité et conséquences (1/3)

 

Un candidat arrive en retard de 5 minutes et votre première réflexion est : 

  1. Il n’est pas organisé, ce candidat part du mauvais pied 
  2. Vous avez hâte d’entendre si son excuse est originale  
  3. C’est son jour de chance, vous lui donnez un autre 5 minutes pour se reprendre 

Vous rencontrez une personne qui est allée à la même université que vous, elle doit forcément se démarquer des autres. 

Dans votre quotidien, combien de temps vous est-il nécessaire pour évaluer une personne dès votre première rencontre? Une, cinq ou quinze minutes? 

L’être humain se fie souvent à sa première impression, ce qui lui a grandement contribué à survivre à travers les annéesCet instinct lui a permis de déterminer rapidement les éléments de risques afin de prendre des décisions rapides pour se protéger. 

Selon le site Psychomédia  (http://www.psychomedia.qc.ca/ ), le biais cognitif se définie comme « une forme de pensée qui dévie de la pensée logique ou rationnelle et qui a tendance à être systématiquement utilisée dans certaines situations. » 

En avons-nous tous? Certainement 

Peuvent-ils avoir des impacts dans le recrutement? Définitivement 

Pouvons-nous réduire les risques? Absolument! 

 J’ai eu le privilège de discuter de ce sujet avec Caroline Boyce CRHADirectrice de la Planification, acquisition et intégration des Talents chez Loto-Québec et Chargée de cours à HEC de Montréal au Certificat en Gestion des ressources humaines.  

 Au cours des prochaines semaines, je vous propose une série de trois articles dans lesquels nous couvrirons, avec Caroline, les biais et leurs conséquences, les différents types de biais et comment minimiser les risques et conséquences de ceux-ci dans notre pratique. 

 Nous débutons cette semaine en approfondissant ce qu’est un biais et un survol des conséquences. 

 

 Nous sommes notre pire ennemi 

Notre cerveau interprète différents signaux, crée des raccourcis avec des expériences passées, fait le lien avec notre éducation, notre culture, nos croyances et expériences. 

 Ce réflexe inné en chacun de nous comporte des désavantages, particulièrement en recrutement. Il crée ce que l’on appelle des biais cognitifs, qui portent vers une évaluation favorable ou défavorable des candidats, influençant le jugement du recruteur et du gestionnaire. 

Saviez-vous que si vous embauchez en fonction de vos premières impressions, vous risquez un taux d’échec de 50%?* 

 Voici quelques exemples de biais communs pouvant influencer notre perception : 

  • Le port de lunettes peut donner une impression d’intelligence  
  • Un visage asymétrique peut engendrer un biais négatif lié à notre perception de la beauté 
  • Un golfeur portant des vêtements d’une marque connue peut nous donner l’impression qu’il est meilleur golfeur, donc un biais positif (je vous confirme ici que les vêtements de marque n’ont aucune incidence sur les compétences au golf pour l’avoir moi-même essayé…) 

 

Des conséquences non négligeables 

En recrutement, les biais peuvent donc être la cause d’erreurs dans la sélection de candidats, ayant des impacts majeurs sur les entreprises.  

 « Un processus de recrutement bien étoffé doit nous aider à prédire la performance d’un candidat que l’on embauchera » souligne Caroline. « Quand on se fie à sa première impression, nous n’évaluons pas les compétences… il est donc impossible de prédire quelconque performance! » 

 Le processus de sélection perdra de son efficacité par les différents biais, sans oublier l’influence qu’ils peuvent avoir sur l’expérience-candidat en général (les candidats s’attendent à un processus juste et équitable après tout). 

 Les effets sur l’entreprise sont également nombreux. À moins d’une prise de conscience, les mêmes biais peuvent se répéter successivement pour l’embauche de candidats dans un même département (biais de l’effet miroir). Par exemple, si on embauche uniquement des candidats provenant de l’université ABC, l’entreprise pourrait se priver d’employés ayant des connaissances différentes. Des connaissances diversifiées pourraient être bénéfiques pour le développement de nouveaux produits, et mieux répondre aux besoins de la clientèle. 

 Avoir des biais c’est normal. Nous en avons tous. La meilleure façon de les minimiser est de reconnaitre nos propres biais. 

 La semaine prochaineen compagnie de Caroline, nous ferons la liste des principaux biais afin de pouvoir mieux les reconnaitre et prendre action sur ceux-ci. 

 

 Vous désirez discuter de votre stratégie de gestion des talents qui vous permettra de maximiser vos efforts de recrutement et de rétention, et supporter votre croissance ? 

Écrivez-nous àinfo@jumprecruteurs.caou directement à mon adresse : steeve@jumprecruteurs.ca et il nous fera plaisir de discuter et de vous accompagner à travers les différentes étapes. 

 

 

*Référence: The Neuroscience behind First Impressions: Neuromarketing and Recruiting Speaker: Dr. Maite Balda, CEO & Founder of Neubuco